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Haut Conseil pour le Climat : le rapport 2023

Le nouveau rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat fait des recommandations pour un plan de transition écologique

Appel à l'action climatique : les recommandations aux entreprises du Rapport 2023 du Haut Conseil pour le Climat

 
A la fin du mois de juin le plus chaud jamais recensé depuis 1950 à échelle mondiale paraissait le rapport 2023 du Haut Conseil pour le Climat. Instance indépendante, elle juge la France dépassée par ces phénomènes climatiques et juge que les acteurs de l’économie française ne contribuent pas suffisamment à la réduction des gaz à effet de serre. Les petits pas ont déjà été faits, il est temps de passer au pas de course pour répondre à l’urgence socio-écologique.  

Le mot-clé à retenir de ce document essentiel ? L’adaptation.  

Pour Corinne Le Quéré, président du Haut Conseil Conseil pour le Climat : "L'adaptation se fait sur un mode réactif, ce n'est pas pérenne. Elle doit devenir transformatrice." 

Les entreprises sont les premières à devoir passer à l’échelle et à contribuer à la décarbonation via un engagement à passer à l’action de manière concrète et

Un constant alarmant mais des signaux positifs


Le rapport s’ouvre sur un état des lieux de l'année 2022, mettant en évidence les conséquences sans précédent que le pays a subies sur le plan climatique. Les chiffres alarmants évoqués dans le rapport incluent : 

  • Une hausse record de la température de +2,9°C par rapport à la période 1900-1930. 
  • Un déficit de précipitations de 25% par rapport à la période 1991-2020. 
  • Une diminution des rendements agricoles allant de 10 à 30% selon les secteurs. 
  • Des problèmes d'approvisionnement en eau potable touchant plus de 2 000 communes. 
  • Une estimation de 2,9 milliards d'euros pour les compagnies d'assurance en termes de coûts liés à la sécheresse sur les bâtiments. 
  • La destruction de 75 000 hectares de forêt par les incendies. 
  • Une augmentation de 2 816 décès liés aux vagues de chaleur. 

Une lueur d'espoir cependant : les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique continuent de baisser en France. En 2022, elles ont diminué de 2,7% par rapport à 2021, atteignant ainsi 403,8 Mt eqCO2. Les secteurs du bâtiment et de l'industrie ont joué un rôle majeur dans cette diminution, tandis que les transports et l'énergie ont vu leurs émissions augmenter. La France fait partie des 18 pays mentionnés dans le rapport ayant observé une diminution de leurs émissions sur une période de dix ans ou plus. 

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3 axes phares pour une adaptation pérenne des entreprises et une trajectoire claire vers la décarbonation 

Après le constat, le rapport s’attaque aux moyens concrets de s’ancrer dans un plan d’action concret et durable. Cela passe par trois démarches essentielles :  

1. Déployer l’adaptation aux changements climatiques

En entreprise l'action ne pourra s’absoudre d’une gestion du changement. Comme nous le préconisons chez fruggr, cela ne peut se faire sans un mouvement de transition globale et de transformation au sein de l’entreprise. Il est donc nécessaire pour les décideurs au sein des organisations de :   

  • Sensibiliser, Informer, former…
    On ne peut améliorer ce que l’on ne comprend pas. Pour cela, il faut se doter des moyens humains, logistiques, financiers et juridiques nécessaires, sur l'ensemble de l'organisation  
  • Prendre en compte les coûts d’adaptation dans les data financières 
  • Améliorer le suivi de l’action et l’évaluation de son efficacité (“sans mesure pas d’amélioration”) 

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2. Compléter la stratégie et la mise en œuvre opérationnelle

La Stratégie française Énergie Climat (SFEC) propose un cadre stratégique cohérent couvrant les enjeux croisés de l’énergie, de l’atténuation et de l’adaptation. Cela doit se faire par le biais de plusieurs actions :  

  • Intégrer systématiquement dans la SFEC les enjeux croisés entre l’adaptation et le risque que ferait peser un éventuel non-alignement des secteurs sur le respect des budgets carbone 
  • Publier une feuille de route de décarbonation et en assurer une trajectoire en cohérence avec les objectifs climatiques de court terme (2030) et l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 (SGPE, 2024). 
  • Préciser le suivi et les calendriers de mises à jour des divers documents stratégiques  
  • Utiliser le budget vert comme un outil de pilotage, en fixant une trajectoire pour la réduction des dépenses brunes, et l’augmentation des dépenses vertes  
  • Préciser la politique économique nécessaire à l’atteinte des objectifs de façon équitable, y compris la politique budgétaire, fiscale, commerciale, industrielle et de l’emploi 
  • Arrêter toute action de publicité pouvant promouvoir des modes de consommation carbonés incompatibles avec la Stratégie bas-carbone et veiller à éviter le greenwashing avec des actions non à l’échelle des objectifs de décarbonation 

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3. Mettre en place une gouvernance solide

Enfin, la gouvernance est un axe essentiel et pourtant souvent oublié de la stratégie ESG dans entreprises. Une gouvernance aux objectifs clairement définis et à la hauteur face aux durcissements à venir en termes de règlementation est primordiale pour s’inscrire dans une démarche de décarbonation aux fondations solides. Le rapport suggère plusieurs actions en ce sens :   

  • Renforcer la conformité juridique des engagements de l’entreprise 
  • Poursuivre la démarche d’évaluation des impacts au regard du climat 
  • Revoir les processus de décisions afin de faciliter l’intégration des objectifs climatiques au modèle économique de performance 

Au coeur du rapport, il faut retenir cette idée : Au lieu de réagir au coup par coup aux effets du changement climatiques, il faut anticiper et adapter tous les secteurs pour les rendre plus résilients. Seulement alors les entreprises pourront-elles évoluer correctement dans un environnement lui-même en cours de mutation.

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