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One Ocean Summit : l'eau et le numérique responsable, quel rapprochement ?

A l'heure du One Ocean Summit, quel rapprochement peut-on faire entre l'eau et le numérique responsable ? Cet article aborde un angle souvent méconnu du GreenIT.

L'océan, la plus grande réserve d'eau mondiale est-elle impactée par le numérique ?

Aujourd’hui jusqu’à vendredi a lieu le One Ocean Summit 2022, sous le patronage du président Emmanuel Macron : “un sommet qui, dit-il, vise à aborder les grands enjeux entourant la question des océans”, en présence de politiques, acteurs du monde économique et scientifique autour de la protection des grands fonds, de la biodiversité et de la haute mer.

451 Research, LLC Report, 2015

L’ambassadrice de l’événement Maud Fontenoy, a déclaré dans le magazine Géo que "Quand on détruit la mer, on détruit des solutions pour la survie de l'Homme". Faisant référence au génie biologique que recèle le poumon bleu de la planète et plus particulièrement à ceux attirés par l’extraction de ses minéraux rares. C’est l’une des raisons qui explique la mobilisation d’une quinzaine d’ONG et d’associations environnementales à l’ouverture du sommet, pour dénoncer ce qu’ils appellent le bluewashing et interpeller l’opinion publique sur la protection des océans.

Indispensable à la vie, cette eau l’est également pour le numérique, aujourd’hui devenu indispensable au fonctionnement de notre économie de plus en plus digitalisée.

Tout d’abord, précisons deux choses sur l’eau : Primo, nous parlons ici d’eau potable et non pas d’eau salée. Secundo, contrairement à une idée reçue, l’eau est une des ressources finies de notre planète (selon l’étude WeGreenIT). Et où y a-t-il de l’eau douce en grande quantité ? Dans les nappes phréatiques et dans les pôles … Vous savez, ceux qui fondent actuellement ? Voilà. Vous comprenez à présent pourquoi nous parlons d’eau douce à l’occasion du One Ocean Summit.

3 packs d'eau quotidiennement par personne, c'est la consommation d'eau de chaque utilisateur français

En quoi le numérique pollue-t-il l’eau ?

Tel qu’il s’est développé ces dernières années, le web est fortement consommateur à travers 2 sources de fonctionnement. Une grande quantité d’eau est ainsi consommée d’une part, lors de la phase de fabrication des terminaux numériques (ordinateurs, objets connectés, smartphones, tablettes) et d’autre part, dans le refroidissement des datacenters.

La climatisation des datacenters est gourmande en eau

L'eau qui est utilisée dans la fabrication des terminaux numériques

C’est au moment de la fabrication que la plus grande quantité d’eau potable est utilisée et plus précisément, pour l’extraction des terres rares. La purification de chaque tonne de terre rare requiert l'utilisation d'au moins 200 mètres cube d'eau, qui va se charger d'acides et de métaux lourds (La guerre des métaux rares, Guillaume Pitron, 2015).

La purification de chaque tonne de terres rares requiert l'utilisation d'au moins 200 mètres cubes d'eau

L'eau qui est utilisée pour le refroidissement des data centers

On pourrait croire que la donnée est immatérielle, mais elle prend la forme de serveurs stockés dans des datacenters. Ces serveurs nécessitent beaucoup d'eau pour rester à bonne température. Plus nous créons de données, plus nous consommons d'énergie et plus nous contribuons à l'accélération du changement climatique, puisque cela augmente l'espace nécessaire pour stocker toute cette information... Et vous vous dites : mais que puis-je y faire ?

Vous savez, tous ces mails, ces photos, vidéos qui sont stockés dans votre boîte ou dans le cloud en attendant d’être lus ou revus ? Vous pouvez en faire le tri. En plus de dégager de l’espace dans votre boîte de réception ou de stockage ce simple geste permet de gaspiller moins d’eau potable et de détoxifier votre esprit : que du bonheur, n’est-ce pas ?

(Source de l'image : Mooc de l'Institut du numérique responsable)

Mais comment à l'échelle industrielle le numérique peut-il accompagner la protection des réserves d’eau mondiale ? Principalement en appliquant un référentiel d’écoresponsabilité au niveau de la fabrication (comme l'exige la loi REEN), du traitement et du stockage des data que nous produisons. Comme pour toute question environnementale, le numérique responsable passe donc par de la sensibilisation, de la mesure (avec un outil comme Fruggr) accompagnée d’actions collectives (réglementations, amélioration…) et individuelles (comportements et usages (5R)).

On voit donc que par-delà l’océan d’impact écologique du numérique, il existe différents moyens d’agir à petite et grande échelle et ce, dès maintenant, pas à pas.

Auteure : Marie-Christine Aubin

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