Catégorie : Règlementation

  • De la NFRD à la CSRD : quatre lettres qui changent tout !

    De la NFRD à la CSRD : quatre lettres qui changent tout !

    De la NFRD à la CSRD

    Applicable depuis le 1er janvier 2024, la “Corporate Sustainability Reporting Directive” (CSRD) fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier, mais concerne surtout un plus grand nombre d’entreprises. Alors que les entreprises déjà assujetties à la NFRD seront relativement bien préparées, les quelques 40 000 autres entreprises concernées devront anticiper et évaluer dès maintenant les impacts et les risques de leurs activités sur les critères ESG.

    La CSRD : principes et changements

    A. Définition de la CSRD

    La CSRD, ou Directive sur le Reporting de Durabilité des Entreprises, s’inscrit dans la dynamique de l’Union Européenne pour un renforcement de la RSE au sein des entreprises. Intégrée dans le cadre du Pacte Vert pour l’Europe, cette directive vise à améliorer les exigences de reporting de durabilité des sociétés. Les objectifs sont variés et principalement orientés vers une meilleure performance environnementale :

    • Établir une norme d’évaluation des performances ESG cohérente, notamment par l’harmonisation du reporting de durabilité des entreprises
    • Renforcer la disponibilité et la qualité des données ESG, pour simplifier et rendre plus précise l’évaluation des répercussions des organisations sur l’environnement
    • Stimuler le développement durable des entreprises en mettant l’accent sur la transparence et la responsabilité, incitant ainsi les entreprises à adopter des pratiques plus durables et à prendre des mesures en faveur de la durabilité
    • Identifier les entreprises engagées dans une démarche durable, permettant ainsi une évaluation plus précise de leur impact global sur l’environnement grâce aux données recueillies par cette directive.

    Cette initiative fait suite à la précédente directive NFRD, ou Non Financial Reporting Directive, qui fixait jusqu’ici les règles de déclaration obligatoire de performance extra-financière, mais qui ne concernait qu’une petite part des entreprises européennes (environ 11 000).

    B. NFRD et CSRD, quelles différences ?

    Jusqu’à présent, la NFRD exigeait que certaines grandes sociétés partagent leur réponse aux défis sociaux et environnementaux de notre époque. Cependant, face à l’accélération du changement climatique, ces informations n’ont pas satisfait les parties prenantes, en particulier les investisseurs. Ils ont eu du mal à évaluer la performance extra-financière des entreprises, en partie à cause du manque d’uniformité dans les déclarations ESG. C’est là qu’intervient la CSRD, approuvée pour établir les normes et obligations que les entreprises doivent inclure chaque année dans un rapport extra-financier. Cela signifie que, en plus du bilan financier, un bilan ESG (environnemental, social et de gouvernance) doit être publié.

    Et c’est pour combler ces lacunes que la CSRD a été adoptée. Mais qu’est-ce qui change vraiment ?

    • Plus d’entreprises incluses

    Si la NFRD ne concernait que les grandes entreprises de plus de 500 salariés, la CSRD concerne un plus vaste périmètre d’entreprise. Voici les sujets concernés, la date à partir de laquelle ces entreprises devront se mettre en conformité, et l’exercice auquel elles devront se soumettre :

    Tableau présentant les dates d'applications de la loi et les sujets concernés
    • Plus détaillée et plus exhaustive

    Tout comme la NFRD, ce reporting est axé sur des données extra-financières, mettant l’accent sur des éléments non monétaires tels que les impacts et les risques environnementaux, sociétaux, individuels et sur l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise. La CSRD, quant à elle, vise à augmenter la précision et la fiabilité des informations autrefois recueillies par la NFRD, tout en standardisant ces informations dans un rapport qui respecte un standard européen.

    • Une section dédiée et des informations vérifiées

    Pour assurer la transparence et la fiabilité des informations partagées, le rapport de durabilité sera désormais inclus dans une section séparée du rapport de gestion. Ce dernier sera diffusé en format électronique standardisé européen, le xHTML, et inclura des balises spécifiques définies dans une nouvelle taxonomie digitale établie par un acte délégué. La précision des données sera obligatoirement vérifiée par un commissaire aux comptes ou un organisme tiers indépendant, en fonction des préférences des États. Au début, cette vérification aura un niveau d’assurance « modéré », avec une possible transition vers un niveau « raisonnable » à partir de 2028. En outre, les auditeurs devront respecter des normes d’assurance strictes, avec des règles renforcées pour leurs missions, comme indiqué dans la directive et le règlement Audit.

    • Introduction de la double matérialité

    La double matérialité, c’est LE concept clé de la CSRD. Cette méthode d’évaluation d’entreprise considère à la fois les éléments financiers, tels que les profits, et les impacts sur la durabilité, qui incluent les aspects économiques, sociaux et environnementaux. On distingue deux aspects : la matérialité simple et la matérialité d’impact. Si ces termes vous sont inconnus, pas d’inquiétude, nous les expliquons dans notre article !

    Le passage de la NFRD à la CSRD est un pas énorme vers une transparence et une évaluation plus précise de la performance extra-financière des entreprises. Avec des normes plus rigoureuses, une vérification obligatoire et l’introduction de la double matérialité, la CSRD représente une base solide pour une prise de décision responsable. Pour les entreprises qui s’engagent pleinement, cela représente non seulement une conformité aux nouvelles normes, mais aussi une opportunité de leadership dans la transition vers une économie durable et inclusive.

    Des changements significatifs pour de réel bénéfices

    La directive CSRD offre de nombreux avantages aux entreprises, aidant à améliorer leur durabilité et leur responsabilité sociale et environnementale. Ces avantages incluent :

    Transparence et renforcement de la confiance

    En exigeant un reporting de durabilité plus détaillé et uniformisé, l’initiative favorise la transparence sur les activités et les impacts des entreprises en matière environnementale, sociale et de gouvernance. Cette transparence renforcée permet aux parties prenantes de mieux évaluer les performances des entreprises, ce qui les aide à prendre des décisions plus éclairées. Les informations transmises étant plus complètes et fiables sur leurs performances ESG, les entreprises peuvent ainsi renforcer la confiance des investisseurs, des clients et d’autres parties prenantes. Cette transparence contribue à établir des relations de confiance solides entre les entreprises et leurs parties prenantes, ce qui peut se traduire par des avantages commerciaux à long terme.

    Meilleure gestion des risques

    La CSRD encourage les entreprises à évaluer et à divulguer les risques liés à la durabilité, ce qui leur permet de mieux comprendre et de gérer ces risques, tout en anticipant les éventuelles réglementations futures. En identifiant et en gérant efficacement les risques ESG, les entreprises peuvent protéger leur réputation, réduire leur exposition aux risques et saisir de nouvelles opportunités.

    Accès au financement durable

    Les entreprises qui démontrent des performances ESG solides peuvent attirer plus facilement des investissements durables et bénéficier d’un accès accru aux financements à faible impact environnemental et social. En répondant aux exigences de transparence et de performance ESG, les entreprises peuvent accéder à un plus large éventail de sources de financement et renforcer leur positionnement sur le marché.

    Opportunités commerciales

    En intégrant des pratiques de durabilité dans leurs opérations et en communiquant efficacement sur celles-ci, les entreprises peuvent identifier de nouvelles opportunités commerciales, répondre à la demande croissante des consommateurs pour des produits et services durables, et rester compétitives sur le marché. La durabilité peut être un moteur d’innovation et de différenciation pour les entreprises, leur permettant de se démarquer de leurs concurrents et de saisir de nouvelles parts de marché.

    Alignement avec les objectifs de durabilité

    La CSRD aide les entreprises à s’aligner avec les objectifs de durabilité internationaux et nationaux, tels que les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies et les initiatives de l’Union européenne comme le Pacte Vert pour l’Europe. En intégrant les principes de durabilité dans leur stratégie d’entreprise, les entreprises peuvent contribuer de manière significative à la réalisation de ces objectifs et renforcer leur légitimité auprès des parties prenantes.

    En résumé, la mise en œuvre de la CSRD offre aux entreprises une série d’avantages tangibles, allant de la transparence accrue à de nouvelles opportunités commerciales, tout en les aidant à s’aligner avec les objectifs de durabilité à long terme. Mais, alors que les entreprises déjà soumises à la NFRD sont confronté à la nouvelle directive depuis 2024, comment les futurs concernés peuvent l’anticiper ?

    Homme tenant une affiche "Go Green"

    La CSRD en entreprise

    Anticiper les normes : la clé d’un reporting réussi

    Anticiper la CSRD de manière proactive et en prenant les mesures appropriées en amont, c’est la meilleure méthode pour s’assurer que l’entreprise soit bien positionnée pour répondre aux exigences et tirer parti des opportunités associées à la durabilité et à la RSE.

    • Comprendre la demande de la CSRD, en se familiarisant avec les exigences et les obligations imposées en matière de reporting de durabilité des entreprises. Cela implique de bien comprendre les domaines couverts, les informations à divulguer et les délais de conformité.
    • Effectuer une évaluation interne de votre performance en matière de durabilité, en identifiant vos forces, vos faiblesses et les domaines où des améliorations sont nécessaires pour répondre aux exigences de la CSRD. Cela peut impliquer la collecte de données sur vos activités ESG, l’évaluation de vos politiques et pratiques existantes, et la mise en place de systèmes de suivi et de gestion appropriés.
    • Mettre en place des systèmes efficaces de collecte, d’analyse et de gestion des données liées à la durabilité. Il faut donc s’assurer de disposer des ressources et des outils nécessaires pour recueillir et consolider les informations requises par la CSRD
    • Sensibiliser et former les employés à la CSRD et à ses implications pour votre entreprise.
    • Développer une stratégie de communication pour informer les parties prenantes sur les activités en matière de durabilité et sur les progrès réalisés pour répondre aux exigences.
    • Identifier les partenaires et les consultants spécialisés dans la durabilité et le reporting ESG pour être accompagner dans la réponse aux exigences de la CSRD. C’est un bon moyen d’obtenir une expertise supplémentaire et ainsi élaborer des stratégies efficaces pour atteindre les objectifs de durabilité.

    La dernière étape consistera à établir un plan de mise en œuvre, en identifiant les étapes spécifiques à suivre, les responsabilités des différents départements et les échéanciers pour garantir une mise en œuvre efficace et en temps voulu.

    Bref : anticiper la directive européenne, ce n’est pas seulement respecter la loi, c’est aussi faire un choix stratégique.

    Sanction possible

    La non-conformité à la CSRD peut entraîner des sanctions sévères, même si la directive en elle-même n’établit pas de pénalités précises. Chaque État membre de l’UE définira ses propres sanctions conformément à l’article 1 de la CSRD. Parmi les mesures envisagées, on peut citer les déclarations publiques, les ordonnances de cessation et les amendes. En France, voici ce à quoi on peut s’attendre :

    • Une amende de 3 750 euros pour non-publication du rapport ou publication de renseignements partiels ou erronés
    • Une amende de 30 000 euros et jusqu’à 2 ans de prison pour non-audit du rapport extra-financier
    • Une amende de 75 000 euros et jusqu’à 5 ans de prison pour entrave aux vérifications ou contrôles des auditeurs

    La CSRD est une évolution significative de la réglementation européenne, ayant un impact profond sur les entreprises partout sur le continent. Son déploiement graduel jusqu’en 2028 implique que la transparence et la durabilité seront de plus en plus au centre des activités commerciales. C’est donc un véritable changement de cap dans l’engagement des entreprises pour le climat, atteignant même celles qui étaient jusqu’à présent à l’écart des exigences réglementaires.

  • Sur quelles normes ISO peut s’appuyer une démarche Numérique Responsable ?

    Sur quelles normes ISO peut s’appuyer une démarche Numérique Responsable ?

    fond violet avec titre : norme iso

    Certaines normes ISO liées à l’écoresponsabilité peuvent être appliquées pour mettre en place une stratégie de décarbonation numérique.

    Les Normes ISO : un appui indispensable pour une stratégie de décarbonation numérique

    Les organisations se saisissent de manière croissante du sujet de la responsabilité numérique, un point d’entrée incontournable pour agir sur son impact environnemental et social. Au-delà d’un engagement pour un modèle économique plus résilient et durable, une telle démarche implique aussi un message communiqué à ses parties prenantes : celui de valeurs alignées avec des actions concrètes. L’un des moyens de répondre à cette volonté de diffusion est le recours à la normalisation ISO, qui s’opère avec la certification d’un organisme tiers. Certaines normes ISO permettent de donner une orientation et un cadre mais surtout de challenger les entreprises dans leur approche d’un numérique plus sobre. 

    Les normes ISO, qu’est-ce que c’est ?

    L’Organisation internationale de normalisation, couramment désignée sous le sigle ISO, est un organisme privé et indépendant dirigeant les travaux de normalisation internationale. Elle émet notamment des normes internationales dans le but d’harmoniser les normes nationales entre elles.  

    Dans le cadre de l’ISO, on parle de norme “volontaire”, c’est à dire qu’elle résulte d’une collaboration constructive entre les professionnels et les utilisateurs qui ont travaillé ensemble pour la concevoir de manière consensuelle. Toute organisation a la liberté de décider si elle souhaite utiliser non.  
     
    Une norme volontaire est un cadre de référence qui vise à fournir des lignes directrices, des prescriptions techniques ou qualitatives pour des produits et services et traduisent l’engagement de l’entreprise certifiée en la matière. 
     
    En France, c’est l’Afnor (Association française de normalisation) qui représente l’ISO et qui accompagne et guide les professionnels dans leur certification. L’Afnor crée aussi ses propres normes, notamment liées au Numérique Responsablevis-à-vis duquel elle est engagée. 

    Les normes ISO environnementales s’appliquant à la responsabilité numérique

    La norme 14000 (et toutes ses sous-familles) correspond au management environnemental : elle a pour objectif de dresser un cadre au sein duquel les entreprises entreprennent des actions écoresponsables faisant écho à leur stratégie RSE. Cette norme rentre parfaitement dans le cadre du Numérique Responsable qui vise (notamment) à limiter l’empreinte du numérique sur l’environnement.  

    Norme ISO 14064 : un engagement pour un impact carbone réduit

    La norme ISO 14064 concerne quant à elle à tracer les principes, spécifications et trajectoire à entreprendre pour améliorer la gestion des gaz à effets de serre. Les usages du numérique comme la fabrication des équipements qui le permettent génèrent une empreinte carbone conséquente, amenée à tripler d’ici 2050. Le numérique constituant un outil indispensable à l’activité des entreprises (en particulier du secteur tertiaire), une stratégie bas-carbone ne peut se faire sans y intégrer un axe de responsabilité et de sobriété numérique. La norme ISO 14064 permet de s’y atteler par le biais de nombreuses bonnes pratiques, à commencer notamment par un bilan GES de son parc informatique

    En effet, cette norme ISO se découpe en 3 parties (qui montrent la voie à suivre): 

    • ISO 14064-1, qui aide à quantifier et déclarer les émissions ou suppressions de gaz à effet de serre. 
    • ISO 14064-2, qui s’applique aux initiatives visant à réduire ou éliminer les gaz à effet de serre (GES). Cette norme facilite l’évaluation, le suivi et la déclaration des avantages climatiques résultant de ces actions. 
    • ISO 14064-3, enfin, qui valide et vérifie les déclarations liées aux GES. 

    Norme ISO 14040:2006 :  L’Analyse du Cycle de Vie des services et équipements numériques en question

    Essentiel à la mise en place d’un modèle économique plus durable et économe en ressources, l’Analyse du Cycle de Vie (ou ACV) est un outil d’évaluation globale et multicritères normalisée à l’international par l’ISO par le biais de la norme ISO 14040:2006. Son objectif ? “Compiler et évaluer les intrants, les extrants et les impacts environnementaux potentiels d’un système de produits au cours de son cycle de vie.”  
    Cet outil est utilisé dans le cadre d’une démarche Numérique Responsable à la fois pour :  

    • Ecoconcevoir des services numériques en anticipant leur phase de fabrication et d’utilisation en amont du projet pour en réduire l’impact environnemental 
    • Optimiser les ressources naturelles demandées pour la création de l’équipement numérique et garantir sa robustesse pour retarder son obsolescence (si l’entreprise 

    L’objectif final étant de rentabiliser au maximum l’impact sur l’environnement la création de nouveaux équipements et services numériques en se fixant des objectifs à chaque étape de leur cycle de vie. La norme ISO 14040:2006 offre une base méthodologique de l’ACV : pour l’appliquer avec plus de précision dans un cadre numérique, des experts du Numérique Responsable peuvent vous accompagner.  

    ISO 14062 : Intégrer l’écoconception dans ses projets de services numériques

    L’écoconception répond aux objectifs de sobriété et de circularité recherché par une stratégie de décarbonation numérique :  

    • La réduction de la consommation énergétique numérique ; 
    • L’allongement de la durée de vie des équipements (fabrication, entretien, recyclage) ; 
    • Le recours à des ressources renouvelables non polluantes ; 
    • Le développement de la réparabilité du matériel et de leur reconditionnement ; 
    • La recherche d’amélioration plutôt que du renouvellement des matériels 

    Comme nous le mentionnons précédemment, l’ACV fait partie intégrante de la démarche Numérique Responsable, tout comme l’écoconception, qui en découle naturellement.  
     
    La norme ISO 14062 (toujours dans la famille des normes ISO de décarbonation) destinée aux concepteurs et développeurs de produits, expose les concepts et propose des principes de base pour prendre en compte l’environnement dans les activités de conception et de développement de produits, notamment numériques.  

    Les entreprises de l’ESN ont un intérêt certain à adopter cette norme comme référence et à obtenir sa certification, afin de démontrer à leurs parties prenantes leur engagement envers une conception écoresponsable de services et de produits numériques, visant à réduire leur impact tout au long de leur cycle de vie. 

    ISO 50001 : L’optimisation des systèmes de management de l’énergie des infrastructures informatiques

    L’ISO 50001 est une norme internationale qui spécifie les exigences pour établir, mettre en œuvre, maintenir et améliorer un système de management de l’énergie. Cette norme vise à aider les organisations à améliorer leur performance énergétique, à réduire leur consommation d’énergie et à diminuer ainsi leur empreinte carbone. En mettant en œuvre l’ISO 50001, les entreprises peuvent prendre des mesures concrètes pour favoriser l’efficacité énergétique de leurs infrastructures informatiques et le recours à des énergies renouvelables pour les alimenter. Cette norme permet de s’attaquer à l’impact environnemental des data centers et réseaux nécessaires au fonctionnement des services numériques, ces derniers représentant jusqu’à 22% de l’empreinte carbone du numérique en France selon l’ADEME.   

    Au-delà de la norme : la certification d’un organisme tiers

     Une norme, pour rappel, ne relève pas de l’obligation, mais bien de la recommandation. Une entreprise peut par conséquent suivre ses lignes directrices, sans pour autant disposer de preuves concrètes qu’elle l’applique correctement. Pour cela, l’entreprise devra faire une demande de certification.

    La certification ISO constitue une preuve concrète que le produit ou service acheté satisfait aux exigences établies par la norme ou le référentiel, et qu’il est soumis à des contrôles réguliers. Ce processus est mené par un organisme certificateur externe qui réalise un audit final de certification. Au cours de cet audit, l’auditeur évalue les systèmes, les services, les produits ainsi que les compétences métiers en fonction de la norme choisie et de son champ d’application. Si l’ensemble est conforme au référentiel de la Norme, alors, la certification ISO est délivrée. L’entreprise peut par la suite concrètement démontrer son investissement dans sa politique environnementale.  

    En France, les organismes certificateurs de référence pour être certifié des normes ISO liés à la décarbonation numérique seront le Bureau Veritas et Afnor Certification.

  • CSDD et CSRD : quelle différence ?

    CSDD et CSRD : quelle différence ?

    illustration des deux directives CSDD et CSRD

    Ces deux directives européennes pourraient façonner l’avenir de l’action extra financière des entreprises. Comment se distinguent-elles ?

    Un éclairage sur les distinctions entre la directive CSDD et la directive CRSD  

    L’adoption de la directive CSDD en juin 2023 vient s’ajouter à l’arsenal de textes législatifs européens qui auront un impact considérable sur la manière dont les entreprises gèrent et rendent compte de leurs efforts en matière de respect des droits de l’homme, d’impacts environnementaux et de réformes de la gouvernance d’entreprise qui s’y rapportent. Bien distincts l’un de l’autre, la CSDD et CSRD sont cependant deux textes de loi destinés à être appliquées en tandem par les entreprises afin d’enclencher leur plan de transition. Examinons de plus près ces deux directives qui ont le potentiel de façonner l’avenir des entreprises européennes et sociétés interagissant avec le marché européen.  

    CSDD : un devoir de vigilance renforcé

    L’objectif de la directive CSDD est de « favoriser un comportement durable et responsable des entreprises et d’ancrer les droits de l’homme et les considérations environnementales » dans les activités des entreprises et dans leurs structures de gouvernance. En d’autres termes, elle a pour but de soutenir la transition de l’UE vers une économie verte et neutre sur le plan climatique, comme le prévoit le Green Deal européen et conformément aux objectifs de développement durable des Nations unies.

    Pour se conformer au devoir de vigilance, les entreprises doivent : 

    • Intégrer le devoir de vigilance dans leurs politiques d’entreprise 
    • Définir un plan de transition clair pour prévenir ou atténuer les impacts potentiels et mettre fin aux impacts réels 
    • Identifier les impacts négatifs réels ou potentiels sur les droits de l’homme et l’environnement 
    • Contrôler l’efficacité des politiques et mesures de vigilance  
    • Communiquer publiquement sur la mise en œuvre de ces actions 

    La directive CSDD s’appliquera aux activités des entreprises, à leurs filiales et à leurs chaînes d’approvisionnement. Cela concernerait notamment des géants de la tech dont l’impact environnemental et social néfaste produit par la fabrication de leurs équipements IT sont déjà connus. Cette directive serait donc potentiellement un premier pas vers un engagement renforcé de ces grandes entreprises en faveur du Numérique Responsable et de la décarbonation numérique

    Autre nouveauté qui marque un véritable tournant en termes de RSE : la directive introduit l’obligation pour les entreprises de mettre en place et de superviser la mise en œuvre d’un plan de transition précis et rigoureux dans la stratégie officielle de l’entreprise. En outre, les directions sont désormais tenues de prendre en compte les impacts des activités de l’entreprise en termes de droits de l’homme et d’impact environnemental.

    Qui est concerné ?

    Les entreprises concernées par la directive sont les suivantes :  

    • Toutes les sociétés de l’UE employant au moins 500 personnes et réalisant un chiffre d’affaires net mondial d’au moins 150 millions d’euros  
    • Les sociétés opérant dans certains secteurs à fort impact, notamment l’industrie minière et extractive, l’agriculture et le textile, qui emploient plus de 250 personnes et dont le chiffre d’affaires net mondial est supérieur ou égal à 40 millions d’euros. 
    • Les entreprises non européennes qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 150 millions d’euros, à condition qu’au moins 40 millions d’euros de ce chiffre d’affaires soient générés au sein de l’UE. 
    représentation de la directive dans le drapeau de l'union européenne

    CSRD : un outil reporting qui garantit la transparence

    Publié pour la première fois en 2021, la directive CRSD repense la façon dont les entreprises doivent divulguer des informations sur des sujets essentiels liés au développement durable. Grace à cette directive, les entreprises doivent désormais fournir des informations précises et détaillées sur leurs plans de réduction des émissions de carbone, démontrant ainsi leur engagement pour la décarbonation. De plus, elles doivent mettre en œuvre des pratiques de vigilance pour évaluer et atténuer les risques environnementaux et sociaux associés à leurs opérations. 
     
    En d’autres termes, l’un des principaux objectifs du CSRD est de créer un cadre commun pour l’établissement de rapports sur le développement durable, dans le but de rendre les entreprises plus transparentes et responsables de leur empreinte environnementale et sociale en améliorant la manière dont les informations sur le développement durable sont communiquées.  

    L’un des socles de la CSRD demeure l’analyse de “double matérialité” : Cela implique une nouvelle approche de la responsabilité des entreprises en ce qui concerne leur performance ESG, en prenant en compte à la fois leur pertinence financière et leur impact sur la société et l’environnement. 

    Qui est concerné ?

    La directive CSRD telle qu’elle est écrite aujourd’hui concerne les entreprises suivantes : 

    • Les petites et moyennes entreprises cotées sur un marché européen. 
    • Les grandes entreprises non cotées, qui répondent aux critères suivants : 
    • Un total de bilan supérieur à 20 millions d’euros ou un chiffre d’affaires net supérieur à 40 millions d’euros. 
    • Un nombre de salariés supérieur à 250. 

    De plus, les entreprises non européennes sont également concernées si elles remplissent les conditions suivantes : 

    • Elles réalisent plus de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires dans l’Union européenne. 
    • Elles ont au moins une filiale européenne cotée ou répondant à la définition de « grande entreprise ». 
    • Elles ont au moins une succursale européenne générant plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. 

    Une directive en passe d’être affaiblie ?

    Face aux restrictions à venir, de nombreuses pressions ont été cependant exercées par les lobbys. Ils ont notamment demandé l’allégement des normes de reporting et la suppression de certaines obligations, y compris en termes de protection de la biodiversité. La Commission pourrait en conséquence revoir ses ambitions à la baisse sur les indicateurs de durabilité définis par l’Efrag. Nous saurons d’ici quelques mois ce qu’il adviendra réellement de la directive CSRD dans son application concrète.  

    Sanctions en cas de non-respect des directives

    Dans le cas de la CSDD, le non-respect de la directive expose les entreprises à des sanctions significatives, pouvant être appliquées par les autorités de contrôle nationales. Ces sanctions peuvent prendre la forme d’amendes atteignant au moins 5 % du chiffre d’affaires net mondial de l’entreprise et, dans certains cas, entraîner une interdiction de participation aux marchés publics au sein de l’UE. Le montant de ces amendes peut varier en fonction de la gravité de la violation et des réglementations nationales. 
     
    Dans le cas de la CSRD, les entreprises qui ne respectent pas les exigences de publication d’informations extra-financières peuvent faire l’objet de sanctions financières. Le montant de ces sanctions peut être fixé en fonction de divers facteurs, tels que la taille de l’entreprise et la gravité de la violation. Outre les sanctions financières, les autorités de régulation peuvent prendre des mesures administratives à l’encontre des entreprises non conformes, telles que des avertissements formels, des restrictions d’activités ou des interdictions temporaires. 

    Leviers de transformation : les convergences des directives européennes vers un plan de transition des entreprises

    Les directives CSDD et CSRD sont conçues pour être mises en œuvre en tandem par les entreprises. Pour résumer, la directive CSDD établit les obligations de vigilance que les entreprises doivent exercer en ce qui concerne les droits de l’homme et les impacts environnementaux le long de leurs chaînes d’approvisionnement. Quant à la directive CSRD, elle joue un rôle central en tant qu’outil de déclaration permettant aux entreprises de rendre compte de leurs initiatives pertinentes en matière de développement durable.  
     
    De nombreuses entreprises voient potentiellement ces directives comme trop contraignantes, difficiles à comprendre et à appliquer, ou considèrent qu’ils n’ont pas les ressources pour y répondre. Cependant, les départements en charge du développement durable disposent désormais un levier juridique pour débloquer des fonds afin de mettre en place des actions concrètes. Répondre aux exigences de ces directives permet aussi aux entreprises d’améliorer leur performance ESG en développant un plan de transition solide et pérenne. Enfin, comme le soulignait Anniina Kristinsson, directrice générale de Nordic Sustainability lors de la réunion du Pacte mondial des pays nordiques 2022 :  

    Vous avez la possibilité d’utiliser ces directives comme un levier de changement, allant au-delà d’une simple obligation à remplir. Elles vous offrent l’opportunité de mettre en avant de nouvelles priorités et d’améliorer vos stratégies actuelles en faveur d’une économie plus durable.” Anniina Kristinsson, directrice générale de Nordic Sustainability 

    Le plan de transition rendu obligatoire par ces directives européennes doivent inclure une démarche Numérique Responsable : le numérique est l’un des postes d’émissions carbone le plus conséquent chez un grand nombre d’entreprise, notamment du secteur tertiaire. C’est pourquoi il est possible de prendre les devants en confiant votre stratégie de décarbonation numérique à un tiers de confiance expert en la matière comme fruggr, pour mesurer vos impacts et les améliorer sur le long terme.

  • Accessibilité numérique : RGAA vs WCAG

    Accessibilité numérique : RGAA vs WCAG

    Comment RGAA et WCAG améliorent-ils l’accessibilité numérique des supports dans leurs zones de référence respective ? 


    Aujourd’hui, il existe deux référentiels de l’accessibilité à destination des professionnels : le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) établi par la France et le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) son équivalent international. Souvent mis côte à côte et présentés comme équivalents, ils ont en réalité une fonction complémentaire. En s’appropriant ces référentiels et les appliquant lors de la conception de supports numériques, l’accessibilité de ces derniers est améliorée auprès de tous les publics. Mais avant toute chose : qu’est-ce que c’est au juste, l’accessibilité numérique ?   

    L’accessibilité numérique : quézaco ?


    L’accessibilité numérique fait référence à la conception et au développement de produits et services numériques qui peuvent être utilisés par tous, y compris les personnes ayant des handicaps ou des limitations physiques, cognitives ou sensorielles. 

    En outre, cela implique l’application de recommandations d’accessibilité lors de la conception de sites web, d’applications mobiles, de documents électroniques et autres plateformes digitales afin qu’ils soient facilement accessibles et utilisables par tous.  
    Ces recommandations peuvent inclure des fonctionnalités telles que des descriptions alternatives pour les images, des sous-titres pour les vidéos, des couleurs contrastées pour les personnes atteintes de daltonisme, des tailles de police ajustables pour les personnes malvoyantes, etc.  

    L’accessibilité numérique est un axe central du Numérique Responsable, car elle permet à tous les individus de notre société de participer à la vie numérique de manière égale. Les entreprises et organisations doivent s’emparer du sujet afin d’atteindre un public plus vaste mais également s’investir dans un numérique plus inclusif et éthique.

    WCAG 2.0, des critères plus que des indications


    Le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) est un ensemble de recommandations internationales pour rendre les contenus Web plus accessibles. Elles ont été élaborées par le groupe de travail Web Accessibility Initiative (WAI) du World Wide Web Consortium (W3C). Il fournit des critères de conformité à trois niveaux : A, AA et AAA, en fonction de la difficulté d’application des recommandations. Les critères couvrent un large éventail de sujets tels que la navigation, la structure de l’information, la présentation visuelle, l’interaction, etc. en vue d’assurer l’accessibilité des contenus Web. En somme, le WCAG représente les normes européennes et internationales établies en termes d’accessibilité numérique.  

    Bien que neutre en ce qui concerne les technologies utilisées, sa complexité le rend cependant difficile à appliquer directement. Bien qu’il prétende fournir des critères de succès véritables, il ne peut pas être immédiatement opérationnel et nécessite des méthodes d’application adaptées à chaque projet numérique. En d’autres termes, il est intéressant d’évaluer l’accessibilité d’un site Web en utilisant WCAG2.0, mais il sera difficilement transposable à grande échelle. Les techniques WCAG2 ne sont pas normatives et sont complexes à appliquer. Il est donc nécessaire d’avoir une couche intermédiaire et opérationnelle pour faciliter la mise en pratique de ces techniques : le RGAA, en tant que méthode d’application, vient remplir ce rôle. 

    RGAA 4.1, une méthode d’application concrète


    La Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) a mis en place son propre référentiel d’application pour répertorier toutes les bonnes pratiques correspondant aux niveaux d’accessibilité WCAG A et WCAG AA : le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA). Ces pratiques sont classées par différentes thématiques allant de la navigation aux couleurs, en passant par la structuration de l’information et les éléments obligatoires. Chaque bonne pratique est détaillée pour faciliter sa mise en application concrète. En d’autres termes, ce référentiel constitue un cadre vérifié idéal pour appliquer les recommandations du WCAG et concevoir des plateformes numériques accessibles au plus grand nombre.   

    Le RGAA est basé sur quatre domaines clés :  

    • Le design : il concerne notamment l’utilisation des couleurs. Pour les utilisateurs malvoyants ou daltoniens, il est préférable d’utiliser d’autres signes différenciants tels que des formes, des nombres ou du texte. Le contraste doit également être suffisamment défini entre la couleur du texte et l’arrière-plan.  
    • Les fonctionnalités : par exemple, des flashs ou des changements brusques de luminosité peuvent provoquer des crises chez certains utilisateurs, tout comme des animations trop nombreuses peuvent nuire à la lisibilité du site Web. 
    • Le développement : les personnes ayant des problèmes de vue sont souvent amenées à zoomer pour pouvoir lire les textes. Vous devez vous assurer que les textes ne se chevauchent pas et que tous les éléments de la page sont lisibles. 
    • Les contenus : des textes bien structurés, des vidéos sous-titrées et des descriptions textuelles (le fameux Alt Text)pour les images peuvent grandement améliorer l’expérience des personnes aveugles, malvoyantes ou malentendantes. 

     
    En plus d’aider directement les personnes en situation de handicap, l’accessibilité numérique offre des avantages à tous les utilisateurs. Elle facilite la compréhension des interfaces, améliore l’utilisabilité des services et aide à mieux maîtriser l’accès aux informations et aux contenus en ligne. Au-delà de ça, l’accessibilité numérique est aujourd’hui obligatoire pour de nombreuses entreprises, et les récentes évolutions visent à une extension des organisations comprises dans cette obligation à la conformité au RGAA. 

    Améliorez l’accessibilité de vos supports numériques avec fruggr

    fruggr est un logiciel qui vous permet de mesurer l’empreinte environnementale, sociale et sociétale de votre activité : l’accessibilité numérique entre dans la dernière catégorie. Au-delà de l’analyse, fruggr est un tiers de confiance qui vous accompagne vers un numérique plus sobre, éthique et inclusif. Découvrez dès maintenant notre solution pour rendre vos services et produits numériques accessibles au plus grand nombre !

    Une autre piste : le guide de l’accessibilité d’Alex Chen (en anglais uniquement)

    UX designer américain engagé sur les questions d’inclusivité et d’accessibilité, Alex Chen a créé un guide se basant sur le WCAG. Ce guide de l’accessibilité a été conçu avec la volonté de rendre les recommandations intuitives et ludiques. Il propose des cartes étiquetées en fonction de leur niveau de conformité aux WCAG (A, AA, AAA), du type de handicap auquel elles répondent (cognitif, auditif, physique, visuel) et du type de travail requis (conception, code, contenu, etc.). Chaque carte explique pourquoi ce type d’accessibilité est nécessaire, comment le mettre en œuvre et comment le tester. Clair et synthétique, ce système de carte permet d’organiser par thème les tâches à réaliser et de les cibler efficacement. Seule contrainte ? L’Access Guide d’Alex Chen n’est pour le moment disponible qu’en anglais…Il n’est donc exploitable que pour professionnels maitrisant la langue de Shakespeare.  

    Plus qu’une nécessité, une obligation légale


    Plusieurs textes juridiques rendent obligatoire l’accessibilité des sites web en France. Tout d’abord, la directive européenne appelée « l’Accessibility Act » (2019), impose des obligations en matière d’accessibilité à tous les pays membres. En France, cela s’est traduit en partie par le décret du 24 juillet 2019 qui exige notamment que les services en ligne (web et mobile) de communication soient accessibles à tous les publics. Cette loi exige concrètement, à partir de 2023, que les sites concernés soient non seulement accessibles à tous, mais qu’ils affichent également leur niveau d’accessibilité sur leur page d’accueil.  

    Cette obligation concerne aujourd’hui :

    • Les organismes privés chargés d’une mission de service public ou d’intérêt général. Il peut s’agir d’une association ou entreprise qui mène un projet avec l’État.   
    • Les entreprises du droit public  
    • Les entreprises au chiffre d’affaires annuel supérieur à 250 millions d’euros  

    En cas de non-conformité, ces organisations s’exposent à :  

    • Une amende d’un montant pouvant aller jusqu’à 2000€ par an et par site non conforme pour les organisations du secteur public  
    • Une amende d’un montant pouvant aller jusqu’à 20 000€ par an et par site non conforme pour les entreprises du secteur privé 

    Les entreprises ont en conclusion tout intérêt à se conformer aux normes d’accessibilité numérique, tant en termes de respect des obligations légales que d’image de marque, d’innovation et d’élargissement d’audience.

  • Impact du numérique : ce que dit la loi REEN

    Impact du numérique : ce que dit la loi REEN

    Statue d'une femme aux yeux bandés tenant d'une main un glaive et de l'autre une balance

    La loi REEN a pour objectif principal de responsabiliser et sensibiliser sur la maitrise de l’impact numérique sur l’environnement. Voici ses 5 axes d’application.

    Les impacts de la loi REEN sur les ETI et grandes entreprises

    La loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique), qu’est-ce que c’est ?

    Mise en place en France en 2021, cette loi a pour but de lutter contre l’impact environnemental du numérique. Elle impose notamment des obligations de réduction de l’empreinte environnementale aux entreprises qui proposent des services numériques en France, y compris les grandes entreprises et les ETI (Entreprise de taille intermédiaire)

    Les obligations des grandes entreprises et des ETI

    Les grandes entreprises et les ETI sont en effet soumises à des obligations plus strictes en matière de réduction de l’empreinte environnementale. Elles doivent réaliser des mesures d’empreinte environnementale tous les ans et mettre en place des actions pour réduire cette empreinte. Cette empreinte environnementale comprend notamment la consommation énergétique des équipements numériques, l’impact des centres de données, la gestion des déchets électroniques, etc.

    Quels sont les risques encourus par les entreprises si elles ne se conforment pas aux obligations de la loi REEN ? 

     La loi REEN contient de nombreuses dispositions qui énoncent des obligations, notamment informatives ainsi que des interdictions, mais elle ne prévoit cependant pas aujourd’hui de sanctions. Même si à cet égard la loi manque d’ambition, elle a le mérite d’introduire aux entreprises comme aux collectivités plusieurs mesures essentielles afin de promouvoir l’adoption d’une approche numérique plus responsable. Un durcissement est cependant prévu dans les mois à venir.

    Infographie qui met en avant une proposition de loi pour faire converger les transitions NR

    L’amélioration de l’empreinte numérique grâce à la loi REEN

    La loi REEN est avant tout là pour impacter positivement l’empreinte numérique des grandes entreprises et ETI. Elle les incite en effet à adopter des pratiques éco-responsables en réduisant leur consommation d’énergie et en préconisant l’utilisation d’équipements plus verts

    Les moyens d’agir pour les entreprises sont nombreux, à commencer par l’utilisation d’outils numériques pour mesurer et optimiser leur consommation énergétique. En effet, des outils de monitoring peuvent être utilisés pour suivre la consommation énergétique des équipements numériques et identifier les équipements les plus énergivores. Des outils de virtualisation leur permettent quant à eux de consolider les serveurs et de réduire le nombre de machines physiques nécessaires. Ainsi, elles peuvent économiser de l’énergie tout en optimisant leurs performances numériques.

    Les entreprises ont tout intérêt à agir pour réduire leur empreinte environnementale : cela peut générer des bénéfices économiques et environnementaux significatifs. En réduisant leur consommation d’énergie, elles peuvent réduire leur facture d’électricité et diminuer leur empreinte carbone. En outre, en adoptant des équipements plus éco-responsables et en optimisant leur consommation énergétique, elles peuvent améliorer leur image de marqueet leur attractivité auprès de leurs clients et partenaires. En bref, c’est une action gagnante sur tous les plans !

    Avantages de la loi REEN sont sensibiliser et former, limiter renouvellement des terminaux, favoriser l'écoconception, promouvoir des data centers moins énergivores et instaurer une stratégie NR dans les territoires.

    Les cinq champs d’action de la Loi Reen

    1. Sensibiliser 📢

    Cette action centrale consiste à faire prendre conscience de l’impact environnemental du numérique à une vaste audience.

    Ce champ d’action passe notamment par l’enseignement, à travers la sensibilisation aux impacts environnementaux des outils numériques dès le plus jeune âge (écoles, collèges et lycées sont concernés.) Des cours dédiés à l’écoconception seront également enseignés en école d’ingénieurs en informatique.

    Pour sensibiliser davantage à l’impact environnemental du numérique, un « observatoire des impacts environnementaux du numérique » a été créé. Ce dernier est placé auprès de l’ADEME et l’ARCEP. Cet observatoire “analyse et quantifie les impacts directs et indirects du numérique sur l’environnement”.

    2. Limiter la production des terminaux♻️

    La production de terminaux en France représente à elle seule 70% de l’impact environnemental du numérique. La loi REEN prévoit de lutter contre l’obsolescence programmée et l’obsolescence logicielle, en mettant notamment à disposition des consommateurs certaines informations sur les mises à jour de ses appareils.

    Il sera également interdit pour les fabricants de bloquer l’accès à certaines fonctionnalités de leurs appareils, même reconditionnés, et de bloquer les mises à jour passé un certain délai.

    3. Favoriser des usages numériques écologiquement vertueux 🌱

    Afin de fixer les critères des usages numériques écologiquement durable, un référentiel général d’écoconception des services numériques sera publié en 2024.

    À noter qu’un autre référentiel a été publié le 29 novembre dernier, le RGESN, accompagné du NumEcoDiag, un nouvel outil d’analyse de l’impact du numérique. Ce référentiel a été établi indépendamment, et non comme application de cette loi.

    4. Promouvoir des datacenters et des réseaux moins énergivores 🗄️

    Bien que les datacenters soient soumis à certaines restrictions environnementales, la loi Reen prévoit de renforcer ces conditions. Le respect de ces règles plus strictes permettra aux datacenters de bénéficier d’une réduction sur la taxe intérieure de consommation finale d’électricité. En d’autres termes, une bonne gestion environnementale sera récompensée !

    Parallèlement, les opérateurs de communications électroniques auront l’obligation de publier des indicateurs clés, mettant en lumière leurs engagements en faveur de la transition écologique.

    5. Instaurer une stratégie numérique responsable dans les territoires 🏙️

    La dernière partie de la loi met l’accent sur les collectivités territoriales : elles devront établir une stratégie numérique responsable dès qu’elles regrouperont plus de 50 000 habitants, et ce dès 2025. Certaines collectivités comme l’agglomération de La Rochelle ont déjà commencé à travailler sur cette question. En partenariat avec Suez et Digital4Better, l’agglomération de La Rochelle a analysé son impact numérique sur l’environnement, une initiative qui mérite d’être valorisée.

    Les limites de la loi

    Alors qu’il avait été inscrit dans la proposition de loi, l’allongement de la garantie des appareils numériques de deux à cinq ans n’a pas été retenu. Il en va de même pour l’obligation, appliquée aux fabricants, de différencier les mises à jour système dites de “confort” et de “sécurité”.

    Parallèlement, alors qu’une “taxe verte” devait bénéficier aux produits reconditionnés, ce qui aurait permis une TVA réduite à 5,5% sur ces derniers, elle n’a finalement pas été adoptée par le Parlement. De plus, le secteur du reconditionné n’a plus droit à l’exonération pour la rémunération de la copie privée qui lui était accordée jusqu’à présent. Par conséquent, les consommateurs qui préfèrent acheter des produits de seconde main devront payer une taxe supplémentaire de 10 euros lors de leurs achats.

    En conclusion

    Force est de constater que la loi Reen aurait pu être plus ambitieuse et plus contraignante que ce qu’il est aujourd’hui. Certaines des mesures proposées n’ont pas été adoptées, ce qui aurait pourtant pu renforcer les décisions finales. Cependant, il est important de souligner que ce texte de loi est novateur et précurseur dans ce domaine.

    La mise en place de cette loi encourage les entreprises à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement et à utiliser des outils numériques pour améliorer leur performance énergétique.

    En utilisant des solutions innovantes telles que fruggr, les entreprises peuvent aller encore plus loin en mesurant et en optimisant leur consommation de données pour réduire leur impact environnemental global. Il est donc essentiel pour les entreprises de s’adapter aux exigences de la loi REEN et de poursuivre leur démarche de réduction de leur empreinte environnementale, en utilisant des outils numériques efficaces tels que fruggr.

    Pour en savoir plus :

    Le Bon Digital : Retour sur la loi REEN, quelles avancées et manquements ?

    (https://lebondigital.com/retour-sur-la-loi-reen-quelles-avancees-et-manquements/)

    Vie Publique : Loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France

    (https://www.vie-publique.fr/loi/278056-loi-15-novembre2021-reen-reduire-empreinte-environnementale-du-numerique)

    40 mots pour un numérique responsable – Frederick Marchand, aux Éditions Contenta

    (https://editionscontenta.com/40-mots-pour-un-numerique-responsable-2e-edition/)

    Et les autres lois ? : Ce que disent les lois sur l’impact du numérique

    (https://www.fruggr.io/fr/blog/ce-que-disent-les-lois-sur-l-impact-du-numerique)

  • Tout comprendre sur le Green Deal et la taxonomie européenne

    Tout comprendre sur le Green Deal et la taxonomie européenne

    European Green Deal

    Quelles implications pour les entreprises concernant la taxonomie européenne : classification, transition vers la finance verte…

    S’aligner avec la taxonomie européenne

    L’union européenne a bien entendu l’appel du GIEC et se donne des moyens pour diminuer de 50% les émissions de gaz à effet de serre en l’espace de seulement 10 ans et de les diminuer complètement d’ici 30 ans, c’est-à-dire d’ici 2050, en vertu de l’Accord de Paris. Comment compte-t-elle atteindre ces objectifs ? Déjà, en incitant le monde financier à investir massivement dans la transition écologique, ensuite, en imposant aux entreprises une méthode de classification de leurs activités. Pour cela, elle se dote de nouveaux outils. Afin de clarifier et d’améliorer la qualité de l’information aux investisseurs, elle a élaboré la Taxinomie européenne, qui constitue l’une des bases de la finance verte. Les implications pour les entreprises sont nombreuses.

    Qu’est-ce que le Green Deal ou Pacte vert de l’union européenne ?

    Dans le cadre du Pacte Vert pour l’Europe ou Green Deal (2019-2024), l’Europe veut établir une nouvelle stratégie ambitieuse de lutte et d’adaptation au réchauffement climatique, permettant d’atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050, tout en créant des emplois et en améliorant la qualité de vie. Il s’agit d’un “nouveau paradigme réglementaire”, qui vise à prévenir le « greenwashing », en assurant aux investisseurs et aux autorités de régulation le bon degré de transparence et de qualité des données extra-financières. En encadrant le secteur de la finance, elle souhaite orienter les flux de capitaux vers les activités permettant de réduire nos émissions de carbone et de contribuer à l’adaptation de l’Europe au réchauffement climatique (la finance verte). C’est en vertu de cette raison qu’elle s’est dotée d’outils de régulation de la finance, pour la verdir.

    Infographie illustrant les objectifs du Pacte vert pour l'Europe visant à transformer l’économie de l’UE vers un avenir durable, incluant des actions pour le climat, l’énergie, la mobilité, l’alimentation et la biodiversité.

    Quels sont les outils de régulation de la finance verte ?

    Le règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure)

    Le 10 Mars 2021, le règlement européen dit Sustainable Finance Disclosure (SFDR) sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers est entré en application. Ce règlement a pour objectif d’harmoniser et de renforcer les obligations de transparence auprès de conseillers financiers et d’acteurs qui commercialisent certains produits financiers (tels que les labels ou les obligations vertes).

    Le CSRD

    La directive CSRD vient mettre à jour la réglementation NFRD, afin de préciser la qualité des informations à fournir dans la déclaration de performance extra-financière ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) des entreprises. 50 000 entreprises seront touchées dès 2023. Le lancement de la plateforme impact.gouv.fr vise à guider les entreprises pour réaliser ce reporting. Cette directive imposera aux entreprises d’inscrire des objectifs de performance extra-financière (développement durable) dans la gouvernance stratégique de l’entreprise. Cela impliquera aussi de la part des équipes dirigeantes qu’elles s’impliquent activement dans la définition, la mise en œuvre et le pilotage de cette stratégie de développement durable. Elle impliquera un degré d’engagement et de profondeur supplémentaire dans la communication auprès de toutes les parties prenantes. En outre, elle impliquera de mesurer 47 indicateurs de performance. La structuration, la pertinence et la qualité de la remontée de l’information sera l’un des enjeux de l’application de cette réglementation et pour ce faire, l’UE met en place la taxinomie européenne. Pour aller plus loin : Vous avez dit CSRD ?

    Le format électronique unique européen (ESEF)

    Depuis le 1er janvier 2020, les rapports annuels financiers des entreprises cotées dans l’Union Européenne sont présentés au format électronique harmonisé : l’ESEF (European Single Electronic Format). Cette directive issue de la Commission Européenne vise à harmoniser les rapports financiers annuels pour en faciliter leur lisibilité et la comparaison.

    Dates à retenir :

    • 1er janvier 2022 : Première publication du taux d’alignement à la taxonomie pour les produits concernés par les articles 8 et 9 de la SFDR. Cette divulgation de l’alignement taxonomique concerne la thématique climat (atténuation et l’adaptation au changement climatique).
    • 1er janvier 2023 : Publication du taux d’alignement à de la taxonomie étendu aux 4 autres objectifs environnementaux, toujours pour les produits concernés par les articles 8 et 9 de la SFDR.

    Dossier thématique de l’AMF https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/dossiers-thematiques/esef

    Risque climatique et devoir de vigilance

    Sur le plan industriel sur toute sa chaîne de valeur, désormais l’entreprise devra s’assurer que ses parties prenantes ne sont pas susceptibles d’être perturbées par une catastrophe naturelle ou climatique (inondations, sécheresses, tornades, canicules, pandémies, dégradation et appauvrissement des sols, etc.) en vertu du devoir de vigilance. Cela est pris en compte au regard du respect des droits humains et de la RSE.

    Petite précision 🔍 Finance verte vs finance solidaire

    Attention à ne pas confondre avec ce que l’on appelle la finance solidaire, qui est un sous-ensemble de la finance durable, correspondant à l’ensemble des mécanismes et institutions appliquant au secteur financier les principes de l’économie sociale et solidaire, dans lequel l’aspect social est prédominant. Les entreprises de ce secteur ont intégré l’impact social et sociétal dans leur gouvernance par leurs statuts orientés sur leur “mission” ou “raison d’être”.

    Qu‘est-ce que la taxinomie européenne ?

    Une sorte d’encyclopédie des activités économiques basé sur la science, qui répertorie et classifie toutes les activités économiques de l’Union européenne par secteur d’activité, selon leur degré contribution aux objectifs de performance Zéro émissions nettes.

    Quelles sont les catégories de la taxinomie ?

    Cette taxinomie se décline sous les six thématiques suivantes :

    1. L’atténuation du changement climatique
    2. L’utilisation durable et la protection de l’eau et des ressources
    3. La protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes
    4. La prévention et la réduction de la pollution
    5. La transition vers une économie circulaire
    6. L’adaptation au changement climatique
    Schéma listant les six objectifs environnementaux de l’Union européenne, incluant le climat, les ressources naturelles, la pollution, la biodiversité et l’économie circulaire.

    Pour que les entreprises soient éligibles à la taxinomie, il faut non seulement qu’elles proposent une activité présente dans ce référentiel, mais aussi :

    • Qu’elles ne provoquent pas de dommages collatéraux. C’est le principe du DNSH “Do No Significant Harm” (ne produit pas de dommages environnementaux et sociaux) ;
    • Qu’elles respectent les droits humains fondamentaux (par exemple, une entreprise qui fabrique des panneaux solaires ne peut être éligible que si la pollution émise par cette fabrication est maîtrisée par la récupération de déchets et de la compensation, d’une part et d’autre part, si les panneaux ne sont pas fabriqués par des travailleurs soumis à un travail forcé d’autre part).

    Grâce à cette classification, l’entreprise pourra mieux communiquer sur la part la plus verte de son activité présente ou à venir, en indiquant sa part de chiffre d’affaires “vert” et ses investissements.

    Elle permet l’évaluation de la durabilité de 90 activités économiques, représentant plus de 93 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne, selon différents niveaux :

    • Activités qui sont déjà considérées comme bas-carbone et compatibles avec l’accord de Paris (exemple : les transports bas-carbone) ;
    • Activités qui contribuent à la transition vers une économie Zéro émissions nettes en 2050 malgré des obstacles à la fois économiques et technologiques (exemple : la rénovation de bâtiments) ;
    • Activités qui permettent le « verdissement » ou la réduction des émissions d’autres activités, telles que l’élaboration de technologies entraînant une réduction substantielle des émissions dans d’autres secteurs (exemple : usine de fabrication d’éoliennes).

    Chacune de ces activités correspond à un code NACE. A terme, on aura un mode d’emploi pour chaque activité de l’union européenne.

    Après examen des recommandations du rapport de la Plateforme sur la finance durable (PSF), la Commission européenne donnera son avis sur l’extension de la taxonomie actuelle à des secteurs non verts, ainsi que sur la prise en compte d’objectifs sociaux.

    Qui est concerné ?

    La taxonomie verte s’adresse actuellement à plus de 11 000 acteurs qui cochent ces cases :

    • Les grandes entreprises de plus 500 salariés (avec un bilan supérieur à 20 millions d’euros ou un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros)
    • Les institutions financières : 4 types d’acteurs : les asset managers, les banques, les assureurs et les sociétés d’investissements
    • Les États membres lorsqu’ils établissent des mesures publiques, des normes ou des labels pour des produits financiers verts ou des obligations vertes (green bonds).

    En 2022, les grandes entreprises de plus 500 salariés et les institutions financières doivent publier la part de leurs activités et/ou investissements éligibles à la taxonomie. A partir de 2023, les grandes entreprises devront également publier l’alignement de leurs activités à la taxonomie. Aussi, à partir du reporting de 2024 (se basant sur l’année 2023), cette taxonomie s’étendra à 50 000 acteurs, dans le cadre de la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises, la CSRD, pour Corporate Sustainability Reporting Directive.

    Ce n’est pas tout ! Vous êtes aussi concerné par ce sujet si votre entreprise ne correspond pas à ces critères, mais qu’elle fait partie :

    • D’un grand groupe (international ou non)
    • D’un fonds d’investissement ISR au sein duquel les acteurs financiers peuvent demander des données extra-financières
    • Des fournisseur ou prestataire de l’une des entreprises éligibles

    Ainsi donc, à terme, à peu près tout le monde sera concerné que ce soit directement ou indirectement.

    Quels sont les risques de ne pas prendre en compte la taxinomie ?

    Les avantages de respecter cette réglementation sont nombreux :

    Tableau présentant les avantages de la réglementation verte pour les entreprises, les investisseurs et la société, en lien avec la transition écologique et la finance durable.

    Les entreprises qui ne s’y conforment pas souffriront à terme, de difficultés de financement, de recrutement et auront des difficultés à trouver des fournisseurs, puisque toutes les parties prenantes, en premier lieu les investisseurs, chercheront les entreprises les plus performantes financièrement et par rapport aux critères ESG. De plus, le greenwashing étant plus facilement identifiable, ne pas en tenir compte pourra porter atteinte à la réputation de l’entreprise. Novethic l’explique en prenant l’exemple de deux entreprises, Voltalia et Ecomiam, dans cette vidéo : Comprendre (facilement) les nouvelles obligations de reporting ESG pour les entreprises.

    Comment préparer votre projet d’éligibilité à la taxinomie européenne ?

    Toutes les activités économiques ne sont pas couvertes par la taxonomie. Une analyse d’alignement doit donc commencer par une analyse d’éligibilité (obligatoire depuis 2022). Depuis 2021 et jusqu’en 2024, les entreprises se voient accorder un temps de transition afin de se préparer à l’éligibilité à la taxinomie, pour être prêtes à répondre à un audit.

    S’approprier les notions de la taxonomie européenne

    Anne Jeudi de Grissac associée des services Capital Markets & Accounting Advisory et Anne Lenglet, Directrice Sustainability Reporting chez PwC, expliquent que pour beaucoup de groupes, cette période transitoire permet de comprendre les enjeux, ce qu’il faut produire, quelles sont les informations nécessaires, ce que cela implique pour la RSE et de s’approprier des notions nouvelles entre activités éligibles, et d’alignement. Il y a une marche importante à franchir.

    Certaines entreprises vont plus loin en s’intéressant à la notion de contribution substantielle, pour être en mesure d’identifier toutes les notions supplémentaires à analyser l’année 2023. On est sur un nouveau règlement nouveau, imparfait et complexe. Il faut être pragmatique et transparent dans la manière dont on a été obligé de calculer, les raccourcis qu’on a dû faire, ou les jugements qu’on a dû mettre en place pour obtenir ces informations.

    Les étapes pour préparer son éligibilité

    Olivier Muller, Directeur département Développement durable du cabinet PwC, explique les étapes pour préparer son éligibilité.

    1. Dans un premier temps, on va regarder la liste des activités éligibles une par une, pour voir si l’entreprise est concernée par l’une d’entre elles.
    2. Si c’est le cas, il faudra récupérer les informations relatives aux revenus associés (chiffre d’affaires), aux Capex (revenus d’investissement) et aux Opex (dépenses d’exploitation)
    3. En revanche, si on n’est pas concernés par les rubriques de l’Acte délégué climat, on doit tout de même récolter des informations sur les Capex et Opex (les plans et les investissements éventuellement éligibles).
    Schéma des 4 étapes pour évaluer l’éligibilité d’une activité numérique selon la taxonomie européenne.

    Les investissements éligibles sont toutes les activités éligibles qui ne font pas partie directement de l’activité de l’entreprise. Par exemple, si une entreprise permet à ses salariés d’avoir une voiture électrique dans le cadre de leur activité, isole des bâtiments, installe des panneaux solaires sur ses toits ou procède à des rénovations (quelle que soit son activité), ces investissements pourront être pris en compte. Ce sont les activités qu’une entreprise met en œuvre pour réduire son impact sur le réchauffement climatique. La difficulté, c’est qu’on est souvent sur une activité qui est en partie éligible et en partie non. Par exemple, dans un contrat client, une partie est éligible et l’autre non, donc les entreprises sont obligées de faire des extrapolations et de les expliciter dans la DPEF.

    Les KPI à prendre en compte

    Selon Anne Lenglet, Directrice Sustainability Reporting chez PwC, même si le vocabulaire et les notions sont nouvelles, pour beaucoup des indicateurs, nous avons déjà les réponses dans la comptabilité de l’entreprise. Cependant, il y a de nouveaux KPI à prendre en compte. Le numérateur (taxinomie) est la vraie nouveauté, parce qu’on touche à la notion d’éligibilité. Et donc, on ne va mettre que ce qui est éligible. Il faut se raccrocher à la notion de chiffre d’affaires consolidé, qui correspond à notre activité. Donc il va falloir aller en maille de notre secteur d’activité à un niveau de granularité assez subtil. Il y a trois types de CAPEX concernant la durabilité :

    • Capex lié à une activité durable
    • Capex lié à un plan pour rendre une activité durable
    • Capex individuellement durable

    Donc, il est possible que mon chiffre d’affaires consolidé ne soit pas éligible, mais que j’aie des Capex et des Opex éligibles.

    L’Opex est le seul KPI pour lequel on peut utiliser une exemption si le dénominateur n’est pas significatif, car il n’est pas matériel. Il faut faire un état des lieux des systèmes d’information, comptables ou de gestion, disponibles à date. Ensuite, il faudra mettre en place des tableaux pour récolter de nouvelles informations.

    Comment s’aligner sur la taxinomie ?

    L’entreprise est qualifiée de durable, si elle respecte ces trois critères :

    • Les activités économiques éligibles des organisations et les investissements des institutions financières doivent contribuer substantiellement à au moins un des six objectifs environnementaux de la taxinomie
    • Cette contribution doit être réalisée sans porter atteinte aux autres objectifs de la taxinomie. Ce critère sera évalué de façon qualitative et quantitative par rapport aux seuils et aux méthodologies décrites dans la taxinomie pour chaque objectif.
    • Elle respecte les droits sociaux et du travail
    Procédure d’évaluation de la durabilité : contribution positive, absence de préjudice, respect social, vérification technique.

    En conclusion, nous pourrions dire que cette taxinomie est une innovation historique en matière comptable et financière et qu’elle constitue une source d’opportunités pour les entreprises qui investissent dans la RSE. Elle permet de valoriser et de reconnaître les critères de performance qui jusqu’à maintenant, ne comptaient pas suffisamment dans la balance pour ce qui est de la performance globale des acteurs financiers, des états et des entreprises. Même s’il s’agit d’un défi à relever, cet exercice vous permettra de déceler des potentialités insoupçonnées pour renouveler ou faire perdurer votre activité.

    Auteur : Marie-Christine Aubin

    Pour aller plus loin :

    Questions fréquentes à l’Autorité des marchés financiers (AMF) : https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/dossiers-thematiques/esef/esef-vos-questions-frequentes#Questce_quESEF_

    Dossier thématique de l’AMF : https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/dossiers-thematiques/esef

    Le dossier complet de Mazars sur la taxinomie européenne https://www.mazars.fr/Accueil/Services/Transformation-durable/Integration-de-la-Taxonomie-europeenne?gclid=Cj0KCQiA1NebBhDDARIsAANiDD1akWYcyvbPunia_RqliYNfphem44jCIjeDbG5o3VYGB_ElYth6d5caAsmOEALw_wcB

    La RSE, un enjeu européen https://www.strategie.gouv.fr/infographies/rse-un-enjeu-europeen

  • Référentiels Numérique responsable, par où commencer ?

    Référentiels Numérique responsable, par où commencer ?

    personnes qui travaillent sur leur ordinateur

    À l’heure du changement climatique et de la transition numérique, l’enjeu d’un numérique plus sobre et inclusif, aligné avec la RSE est devenu primordial. Considérant que le numérique émet actuellement 4% des émissions de GES mondiales et pourrait atteindre 20% en 2025 au rythme actuel (selon le chercheur suédois Anders Andrae) et que l’Europe s’est engagée dans le Green Deal (Pacte vert pour l’Europe). Le numérique responsable se présente comme une approche permettant de concilier des objectifs d’accessibilité, d’inclusion et de réduction des impacts environnementaux tout en servant les objectifs de performance durable. Bien, mais par où commencer ? Dans cet article, nous vous présentons différents outils de conception français et internationaux.

    1. Intro

    Depuis quelques mois, le numérique responsable est sur toutes les lèvres, en réponse à la prise de conscience des pouvoirs publics et du secteur privé sur les impacts environnementaux et sociaux du numérique. Cette prise de conscience fait écho à la crise sanitaire de la COVID-19 et ses conséquences économiques.

    Tendance forte ou effet de mode passager ? Cette crise a non seulement révélé l’importance de notre dépendance au numérique, mais aussi son impact sur l’environnement et la vie sociale. Cette période a également accéléré la digitalisation de l’économie, ce qui par ricochet, a fait du numérique le fer de lance de la relance économique et de la transformation durable des organisations.

    Le numérique responsable a alors pris de l’ampleur, car ses principes et référentiels offrent des moyens concrets pour réconcilier résilience économique, sociétale et environnementale. L’écoconception, qui pourrait apparaître comme un frein à cette frénésie numérique, est en fait une réelle opportunité d’amélioration. En étant plus inclusif et plus responsable, le digital permet d’augmenter l’audience, de réduire les coûts et d’améliorer la performance.

    L’écoconception est identifiée comme l’un des 7 piliers de l’économie circulaire. Elle permet d’optimiser l’utilisation des ressources utilisées pour créer les produits et services, mais aussi de mieux maîtriser les coûts de production selon l’ADEME, Agence française de la transition écologique. Selon une étude menée en 2017, l’écoconception permet de :

    • réduire ses coûts de 20% et,
    • accroître le chiffre d’affaires de 7 à 18 % en améliorant la rentabilité.

    Associations, collectifs, et aujourd’hui le gouvernement français, ont élaboré de nouveaux référentiels pour mesurer et prendre en compte ces impacts dès la conception. Mais quels sont ces principes d’écoconception et comment les appliquer ? Voici les principaux référentiels.

    2. Les référentiels de l’État français

    Le RGESN RG491 : Référentiel Général d’Écoconception de Services Numériques

    Depuis 2020, l’état français souhaite rendre le service public numérique écoresponsable. La version beta du RGESN a été lancée en 2021 et la version officielle a été annoncée fin 2022. C’est à la DINUM (direction interministérielle du numérique) que l’on peut attribuer sa conception, menée dans le cadre de la mission interministérielle « Green Tech » et co-pilotée par le Ministère de la Transition Écologique français, mais également par l’ADEME et l’Institut du Numérique Responsable. Il permet d’auditer l’empreinte environnementale de tout type de site web, système informatique ou application. Loin de donner des réponses toutes faites, il invite à se poser les bonnes questions pour chaque indicateur, en se basant notamment sur les Objectifs de développement durable de l’ONU.

    Il regroupe 78 critères et bonnes pratiques, sous huit thématiques ou étapes (un peu comme le label de l’Institut du Numérique Responsable – INR).

    • Stratégie
    • Spécifications
    • Architecture
    • UX/UI
    • Contenus
    • Front-end
    • Back-end
    • Hébergement

    Voici le lien vers le référentiel.

    Le « Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité » – RGAA

    L’accessibilité concerne les personnes en situation de handicap, incluant les personnes aveugles et malvoyantes, les personnes sourdes et malentendantes, les personnes ayant des troubles d’apprentissage, des limitations cognitives, des limitations motrices, des limitations de la parole, de la photosensibilité et les personnes ayant une combinaison de ces limitations fonctionnelles.

    Plus de 80% de sites ne respectent pas les exigences RGAA…. C’est pourtant une obligation légale pour toutes les grandes organisations, en vertu de la loi sur le handicap de 2005. La raison principale ? Peu d’entreprises y sont formées. L’obligation légale ne s’applique pour l’instant que pour les organisations publiques (loi REEN) mais cela ne saurait tarder pour les entreprises. Le RGAA fixe le cadre permettant d’évaluer le niveau d’accessibilité des services numériques, sur la base de critères approuvés et reconnus à l’international.

    Il propose des critères, une méthodologie d’audit et de test et un glossaire.

    Ce référentiel est téléchargeable sur cette page.

    Le GR491 ou Guide de référence de conception de services numériques responsables

    Ce guide GR491 créé par l’Institut du Numérique Responsable a donné naissance au RGESN. Il contient 87 recommandations et 498 critères de conception responsable des services numériques. La démarche numérique responsable se décline sous huit “familles” ou étapes.

    • Élaborer une stratégie
    • Établir les spécifications
    • Expérience-Utilisateur (UX-UI)
    • Contenus
    • Front-end
    • Architecture
    • Back-end
    • Hébergement

    Ce référentiel numérique responsable est disponible ici.

    3. Les référentiels européens et internationaux

    Il existe plusieurs directives européennes, actuelles ou en cours d’élaboration (directive écoconception 2009/125 / CE), qui permettent de réglementer le numérique :

    • La directive « Ecodesign » pour un prochain affichage environnemental d’une partie des serveurs et des ordinateurs.
    • La directive « Batteries », pour que les batteries soient changeables par l’utilisateur
    • La directive ROHS (Restriction of the use of certain Hazardous Substances), pour limiter des produits nocifs dans nos appareils électriques et électroniques.

    WCAG (International)

    Le RGAA découle en fait du WCAG, qui regroupe des normes et règles visant à rendre le contenu web plus accessible afin de réduire la fracture numérique.

    • Des informations telles que le texte, les images et les sons
    • Le code définissant la structure, la présentation, etc.

    Le WACG Web (WCAG) 2.0 offre des recommandations générales sur un large éventail de sujets, pour rendre les contenus web plus accessibles. Il s’agit des recommandations internationales éditées par le groupe de travail Web Accessibility Initiative (WAI) du World Wide Web Consortium (W3C) qui sont aussi les normes ISO 40 500 : 2012. Bien que l’accessibilité vise d’abord les personnes en situation de handicap, suivre ces règles rendra aussi les contenus Web souvent plus faciles d’utilisation pour les utilisateurs en général.

    Le WCAG est disponible sur ce lien.

    4. Les référentiels associatifs

    Le référentiel de l’Institut du numérique responsable (France et international)

    Construit par l’Institut du Numérique Responsable en partenariat avec le Ministère de la Transition Écologique, l’ADEME et WWF, ce référentiel s’appuie sur 4 axes et 14 principes d’action du label Numérique Responsable. En 2021, il propose deux déclinaisons sectorielles à destination des ESN (Entreprises de Services du Numérique) et des collectivités. Le but est de fournir un outil complet et concret aux organisations pour faciliter leur transition vers un numérique responsable.

    Il se décline sous 6 thématiques :

    • Stratégie et gouvernance
    • Soutien à la stratégie Numérique Responsable
    • Cycle de vie des services numériques
    • Étendre sa démarche Numérique responsable
    • Leviers externes des collectivités
    • Produits et services des ESN

    Lien vers le référentiel.

    Il existe également tout un ensemble d’outils fournis par l’INR en français et en anglais ici.

    Les Checklists d’Opquast

    Rendre le Web meilleur, c’est l’objectif d’Opquast, projet collectif pionnier du web responsable, enregistré comme entreprise à mission en 2021. A la base, le référentiel d’Opquast ne visait pas l’écoconception, mais la réalisation web. Depuis ses débuts, le collectif agit et milite pour permettre au plus grand nombre :

    1. d’accéder aux services web
    2. d’améliorer les services web en simplifiant et en facilitant leur utilisation.

    Leur référentiel de réalisation web vise à soutenir les professionnels et organisations dans le développement de leurs compétences et de leur impact positif sur la qualité, l’accessibilité et la sobriété des sites web et outils numériques

    Il est également possible de suivre une formation certifiante. Le collectif développe plusieurs checklists facilement compréhensibles et applicables comme celle-ci.

    Le collectif des Designers Ethiques

    Le collectif des Designers Éthiques traite de la manière dont les systèmes numériques peuvent amener à des dérives dans la relation aux usagers comme l’exploitation de biais cognitifs ou la captation des données.

    Simple et pratique, sa particularité est qu’il aborde les questions d’écoconception, en faisant le pont entre l’accessibilité, l’économie de l’attention et la diversité et ce, sur toutes les phases du projet : design, développement, tests et diffusion. Il propose également des ressources complémentaires pour aller plus loin.

    Voici le lien vers le site bilingue du collectif.

    5. Autres référentiels complémentaires :

    AFNOR SPECS (France)

    Piloté par l’AFNOR, 36 acteurs du numérique et défenseurs de l’environnement ont mis en commun leurs connaissances et meilleures pratiques pour l’écoconception de services numériques. Le résultat est le “Guide de référence pour écoconcevoir les services numériques” comportant 32 fiches pratiques et permettant d’anticiper, de limiter et de contrôler l’impact environnemental (pas si invisible), d’un service numérique.

    Construit de manière chronologique, il apporte de bonnes pratiques d’écoconception tout au long du cycle de vie du service. Il couvre les périmètres de la stratégie, des contenus, du front-end (côté client), de l’architecture, des spécifications, de l’espace et interface utilisateur, du back-end (côté serveur) et de l’hébergement. Le guide propose également des indicateurs et éléments de contrôle qualitatifs et quantitatifs pour appliquer ces bonnes pratiques de manière effective, comme le pourcentage de fonctionnalités réutilisables et le volume de données chargées/rechargées (en Mo) redondantes.

    Version en ligne disponible pour consultation.

    RGPD (Europe)

    La célèbre réglementation « Règlement Général sur la Protection des Données », ou RGPD, entré en application en 2018, est un texte réglementaire européen qui encadre le traitement des données personnelles de manière égalitaire sur tout le territoire de l’Union Européenne depuis mai 2018. Nous le mentionnons, car dans une démarche numérique responsable, nous faisons le choix de limiter la collecte de données personnelles autant que possible. La souveraineté numérique est un principe qui doit éviter toute « dominance » liée à l’utilisation de nos données en ligne.

    Vous trouverez ici les conseils généraux de la CNIL pour bien appliquer les RGPD.

    Et un outil d’auto-diagnostic par ici.

    Le RGS (Fr) Référentiel général de sécurité de l’ANSSI (cliquer ici)

    Le référentiel général de sécurité (RGS) est le cadre règlementaire permettant d’instaurer la confiance dans les échanges au sein de l’administration et avec les citoyens français.

    Le RGI (Fr) Le référentiel général d’interopérabilité de l’administration française (cliquer ici)

    est un cadre de recommandations référençant des normes et standards qui favorisent l’interopérabilité au sein des systèmes d’information de l’administration française.

    6. Conclusion

    Comme vous pouvez le constater, le nombre de frameworks en matière de responsabilité numérique est déjà assez important et il se précise et s’uniformisera avec le temps. Il n’y a pas de mauvais choix, le plus important est d’en choisir un et de faire le grand saut ! Et avant de choisir un référentiel, il est conseillé de commencer par mesurer son empreinte numérique, puis de se fixer des objectifs clairs et mesurables. Enfin, il est important d’adopter une démarche d’amélioration continue. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe désormais des outils pour évaluer l’empreinte carbone et sociale du numérique et que des experts peuvent accompagner les entreprises qui souhaitent améliorer leurs impacts numériques.

    Afin d’adopter une démarche numérique responsable, une entreprise peut s’adresser à une association ou à un organisme public ou privé pour obtenir des informations, des formations, des guides pratiques ou même un label. Par exemple, en France, il existe l’Institut pour la responsabilité numérique, la Green IT Alliance ou la communauté Tech4Good.

    Auteure : Marie-Christine Aubin

    Pour aller plus loin :

    Ce que disent les lois sur l’impact du numérique