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Accessibilité numérique : RGAA vs WCAG

Comment RGAA et WCAG améliorent-ils l'accessibilité numérique des supports dans leurs zones de référence respective ?

RGAA vs WCAG : les référentiels de l'accessibilité numérique  


Aujourd’hui, il existe deux référentiels de l’accessibilité à destination des professionnels : le RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité) établi par la France et le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) son équivalent international. Souvent mis côte à côte et présentés comme équivalents, ils ont en réalité une fonction complémentaire. En s'appropriant ces référentiels et les appliquant lors de la conception de supports numériques, l’accessibilité de ces derniers est améliorée auprès de tous les publics. Mais avant toute chose : qu’est-ce que c’est au juste, l’accessibilité numérique ?   

L’accessibilité numérique : quézaco ?


L'accessibilité numérique fait référence à la conception et au développement de produits et services numériques qui peuvent être utilisés par tous, y compris les personnes ayant des handicaps ou des limitations physiques, cognitives ou sensorielles. 

En outre, cela implique l’application de recommandations d’accessibilité lors de la conception de sites web, d'applications mobiles, de documents électroniques et autres plateformes digitales afin qu'ils soient facilement accessibles et utilisables par tous.  
Ces recommandations peuvent inclure des fonctionnalités telles que des descriptions alternatives pour les images, des sous-titres pour les vidéos, des couleurs contrastées pour les personnes atteintes de daltonisme, des tailles de police ajustables pour les personnes malvoyantes, etc.  

L'accessibilité numérique est un axe central du Numérique Responsable, car elle permet à tous les individus de notre société de participer à la vie numérique de manière égale. Les entreprises et organisations doivent s'emparer du sujet afin d’atteindre un public plus vaste mais également s’investir dans un numérique plus inclusif et éthique.

WCAG 2.0, des critères plus que des indications


Le WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) est un ensemble de recommandations internationales pour rendre les contenus Web plus accessibles. Elles ont été élaborées par le groupe de travail Web Accessibility Initiative (WAI) du World Wide Web Consortium (W3C). Il fournit des critères de conformité à trois niveaux : A, AA et AAA, en fonction de la difficulté d'application des recommandations. Les critères couvrent un large éventail de sujets tels que la navigation, la structure de l'information, la présentation visuelle, l'interaction, etc. en vue d'assurer l'accessibilité des contenus Web. En somme, le WCAG représente les normes européennes et internationales établies en termes d’accessibilité numérique.  

Bien que neutre en ce qui concerne les technologies utilisées, sa complexité le rend cependant difficile à appliquer directement. Bien qu'il prétende fournir des critères de succès véritables, il ne peut pas être immédiatement opérationnel et nécessite des méthodes d'application adaptées à chaque projet numérique. En d'autres termes, il est intéressant d'évaluer l'accessibilité d'un site Web en utilisant WCAG2.0, mais il sera difficilement transposable à grande échelle. Les techniques WCAG2 ne sont pas normatives et sont complexes à appliquer. Il est donc nécessaire d'avoir une couche intermédiaire et opérationnelle pour faciliter la mise en pratique de ces techniques : le RGAA, en tant que méthode d’application, vient remplir ce rôle. 

Illustration de l'accessibilité numérique (sonore, visuel, textuel...)

RGAA 4.1, une méthode d’application concrète


La Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) a mis en place son propre référentiel d’application pour répertorier toutes les bonnes pratiques correspondant aux niveaux d'accessibilité WCAG A et WCAG AA : le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA). Ces pratiques sont classées par différentes thématiques allant de la navigation aux couleurs, en passant par la structuration de l'information et les éléments obligatoires. Chaque bonne pratique est détaillée pour faciliter sa mise en application concrète. En d'autres termes, ce référentiel constitue un cadre vérifié idéal pour appliquer les recommandations du WCAG et concevoir des plateformes numériques accessibles au plus grand nombre.   

Le RGAA est basé sur quatre domaines clés :  

  • Le design : il concerne notamment l'utilisation des couleurs. Pour les utilisateurs malvoyants ou daltoniens, il est préférable d'utiliser d'autres signes différenciants tels que des formes, des nombres ou du texte. Le contraste doit également être suffisamment défini entre la couleur du texte et l’arrière-plan.  
  • Les fonctionnalités : par exemple, des flashs ou des changements brusques de luminosité peuvent provoquer des crises chez certains utilisateurs, tout comme des animations trop nombreuses peuvent nuire à la lisibilité du site Web. 
  • Le développement : les personnes ayant des problèmes de vue sont souvent amenées à zoomer pour pouvoir lire les textes. Vous devez vous assurer que les textes ne se chevauchent pas et que tous les éléments de la page sont lisibles. 
  • Les contenus : des textes bien structurés, des vidéos sous-titrées et des descriptions textuelles (le fameux Alt Text)pour les images peuvent grandement améliorer l'expérience des personnes aveugles, malvoyantes ou malentendantes. 

 
En plus d'aider directement les personnes en situation de handicap, l'accessibilité numérique offre des avantages à tous les utilisateurs. Elle facilite la compréhension des interfaces, améliore l'utilisabilité des services et aide à mieux maîtriser l'accès aux informations et aux contenus en ligne. Au-delà de ça, l’accessibilité numérique est aujourd’hui obligatoire pour de nombreuses entreprises, et les récentes évolutions visent à une extension des organisations comprises dans cette obligation à la conformité au RGAA. 

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présentation du site d'Alex Chen sur l'accessibilité

Une autre piste : le guide de l’accessibilité d’Alex Chen (en anglais uniquement)

UX designer américain engagé sur les questions d’inclusivité et d’accessibilité, Alex Chen a créé un guide se basant sur le WCAG. Ce guide de l’accessibilité a été conçu avec la volonté de rendre les recommandations intuitives et ludiques. Il propose des cartes étiquetées en fonction de leur niveau de conformité aux WCAG (A, AA, AAA), du type de handicap auquel elles répondent (cognitif, auditif, physique, visuel) et du type de travail requis (conception, code, contenu, etc.). Chaque carte explique pourquoi ce type d'accessibilité est nécessaire, comment le mettre en œuvre et comment le tester. Clair et synthétique, ce système de carte permet d'organiser par thème les tâches à réaliser et de les cibler efficacement. Seule contrainte ? L'Access Guide d’Alex Chen n’est pour le moment disponible qu’en anglais...Il n'est donc exploitable que pour professionnels maitrisant la langue de Shakespeare.  

Plus qu’une nécessité, une obligation légale


Plusieurs textes juridiques rendent obligatoire l'accessibilité des sites web en France. Tout d'abord, la directive européenne appelée "l'Accessibility Act" (2019), impose des obligations en matière d'accessibilité à tous les pays membres. En France, cela s'est traduit en partie par le décret du 24 juillet 2019 qui exige notamment que les services en ligne (web et mobile) de communication soient accessibles à tous les publics. Cette loi exige concrètement, à partir de 2023, que les sites concernés soient non seulement accessibles à tous, mais qu'ils affichent également leur niveau d'accessibilité sur leur page d'accueil.  

Cette obligation concerne aujourd’hui :

  • Les organismes privés chargés d’une mission de service public ou d’intérêt général. Il peut s’agir d’une association ou entreprise qui mène un projet avec l’État.   
  • Les entreprises du droit public  
  • Les entreprises au chiffre d’affaires annuel supérieur à 250 millions d’euros  

En cas de non-conformité, ces organisations s’exposent à :  

  • Une amende d'un montant pouvant aller jusqu’à 2000€ par an et par site non conforme pour les organisations du secteur public  
  • Une amende d’un montant pouvant aller jusqu’à 20 000€ par an et par site non conforme pour les entreprises du secteur privé 

Les entreprises ont en conclusion tout intérêt à se conformer aux normes d'accessibilité numérique, tant en termes de respect des obligations légales que d'image de marque, d'innovation et d'élargissement d'audience.

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